Bonne nouvelle ! Vous venez d’être promu à un poste de dirigeant. Vous êtes à la fois heureux et en même temps anxieux ; et votre enjeu est loin d’être anodin : le taux d’échec dans les 18 premiers mois qui suivent une promotion interne vers un poste dirigeant frôle est de plus de 40%. Dans ce cas précis, échouer, c’est se contenter d’une performance qui n’est pas à la hauteur des attentes.

Comment réussir cette transition essentielle dans une carrière ? Voici quelques conseils

Premier point : identifier clairement vos atouts et également vos risques !

Bien souvent, même si vous pensez avoir compris votre nouvelle fonction « sur le papier », il est difficile de bien appréhender vos nouvelles responsabilités, plus complexes et plus transversales. Un changement de posture est en effet indispensable. Tandis que le job d’un manager opérationnel est de s’assurer que son équipe produit des résultats, celui d’un dirigeant est tout autre : il doit fixer un cap et transformer l’environnement. Et plus seulement l’optimiser. Une erreur classique consiste à croire que la recette de son succès d’hier pourra être réutilisée demain. Or si un ex-manager a été plébiscité dans le passé pour sa gestion d’une situation critique – grâce à sa capacité à donner des instructions précises sur des tâches à accomplir- il ne pourra pas agir de même en tant que dirigeant, sous peine d’intrusion avec l’opérationnel et de perte de crédibilité. Sous pression, vous pourriez tomber dans le risque de devenir un micro manager. Votre nouveau rôle est d’apprendre à déléguer des missions et non plus des tâches. Pour mieux appréhender vos atouts et vos risques. Il peut être judicieux de mieux vous connaitre sous l’angle de votre personnalité. Quel est votre niveau d’ambition ? Quelle est votre relation avec la notion de pouvoir ? Comment vous adaptez-vous face à l’inconnu ? Où sont vos dérailleurs sous pression ? Aurez-vous tendance à vous enfoncer dans le micro détail sans prise de recul ? Ferez-vous appel à vos supers pouvoirs pour sauver la situation avec le risque de ne pas être suivi dans vos actions ?

Ensuite, sur quoi porter son attention ?

Les clés d’une transition réussie… ou comment passer d’un management transactionnel à un management transformationnel

  • Avant de partir à fond dans votre nouveau rôle, faire une coupure mentale et physique. Autrement dit, prendre des vacances… et du recul.
  • Dans le cas d’un changement d’entreprise, se mettre dans le bain du nouveau job avant la prise officielle de fonction. Bref, travailler dans l’ombre.
  • Evaluer son potentiel de leadership, pour identifier ses forces et ses opportunités d’amélioration dans le contexte de ses nouvelles fonctions en tant que dirigeant. L’outil Hogan avec une restitution approfondie est un bon moyen de se donner un maximum de chance de réussir.
  • S’entourer de personnes efficaces au sein de votre nouvelle équipe et dans votre réseau. Car c’est avant de partir en pleine mer qu’un skipper doit choisir les bons co-équipiers qui vont l’accompagner.
  • Requalifier son rapport au temps. Prendre de la hauteur pour comprendre les objectifs prioritaires et les jeux d’influence à l’œuvre. Bref, se ménager une période de « compréhension». Car, à ce niveau de responsabilité, le temps de la réflexion n’est pas moins précieux que le temps de l’action.
  • Gérer son image, car elle influence directement l’environnement. Incarner dans sa façon d’être les valeurs que l’entreprise doit porter. Dès son arrivée en poste, le dirigeant est en effet beaucoup plus visible. Il doit être prêt à promouvoir le changement s’il doit porter une valeur de l’entreprise telle que l’innovation.
  • Retravailler son réseau professionnel, en réorganisant notamment ses liens avec les différentes composantes de l’entreprise ; et surtout à l’extérieur de l’entreprise. Nous visons dans un monde ouvert, dans lequel le leader est en réseau pour actionner des compétences.

Finalement, pour partir sur un bon pied, le dirigeant débutant doit enfiler de nouvelles lunettes et réapprendre à apprendre. Faire le point sur ses capacités de leadership, dans le cadre de son nouveau costume, est sans doute l’étape la plus déterminante pour réussir à faire la différence pour ses collaborateurs, les clients et les investisseurs.